Pensions et soutien aux victimes de la révolution : 2,47 millions de dinars en 2024
Le ministre de la Défense nationale, Khaled Souihli, a annoncé, lors d’une séance plénière au Palais de Bardo, que le montant total des pensions versées aux ayants droit des martyrs et des blessés de la révolution, entre novembre 2023 et décembre 2024, s’élève à 2,47 millions de dinars. Cette somme est destinée à soutenir les familles et les blessés, et une hausse des pensions est prévue en 2025, en lien avec l’augmentation du salaire minimum garanti, qui passera de 417 à 448 dinars.
Soutien financier et accompagnement social
Depuis sa création, l’Institution Fidā’ a mis en place une base de données pour recenser les victimes, permettant ainsi l’attribution de pensions mensuelles équivalant à trois fois le salaire minimum à 119 familles de martyrs parmi les 129 ayant présenté leurs dossiers. En tout, 188 ayants droit bénéficient de ces pensions. Par ailleurs, 90 blessés de la révolution, sans activité professionnelle rémunérée, reçoivent également des pensions mensuelles.
L’institution distribue également des allocations scolaires, universitaires et de formation aux enfants des martyrs des attentats terroristes ainsi qu’aux enfants des blessés. En termes d’accompagnement social, des logements ont été attribués dans diverses régions et un programme de transport gratuit a été mis en place, grâce à des accords avec des compagnies de transport public d’une valeur annuelle de 300 000 dinars.
Soins médicaux et préservation de la mémoire
Fidā’ assure également la prise en charge des soins médicaux des blessés et des ayants droit des martyrs, qu’ils soient dans les établissements publics, militaires ou dans le secteur privé pour les médicaments et dispositifs médicaux.
L’Institution a aussi produit des documentaires pour préserver la mémoire des martyrs, notamment un sur l’épopée de Ben Guerdane, avec l’objectif de rassembler les efforts et d’élargir l’accompagnement des victimes au-delà des indemnisations financières.
Mesures économiques et cadre juridique
Dans la loi de finances 2025, une ligne de financement de 2 millions de dinars a été introduite pour accorder des prêts sans intérêts, remboursables sur huit ans avec un délai de grâce de deux ans, afin de favoriser la création de projets économiques par les ayants droit.
Souihli a rappelé que le cadre juridique des victimes de la révolution, d’abord basé sur le décret n°97 de 2011, a évolué avec la loi n°26 de 2012 et le décret n°20 de 2022, qui a élargi les droits des victimes. Le projet de loi actuel vise à clarifier certaines ambiguïtés, notamment l’accès aux exonérations fiscales, au transport gratuit, au logement social et à la possibilité d’accomplir le pèlerinage pour les ayants droit et les blessés gravement atteints.
Préservation du statut de l’Institution Fidā’
Souihli a souligné que l’Institution Fidā’ doit conserver son statut juridique actuel afin de garantir une gestion spécialisée des services publics destinés aux victimes de la révolution. Il a cependant précisé qu’ajouter d’autres catégories sociales à l’institution serait prématuré en raison des ressources limitées et de la jeunesse de la structure.