Le président de la Chambre nationale des bijoutiers, Hatem Ben Youssef, a tiré la sonnette d’alarme ce lundi 3 juin 2024, concernant la situation critique de l’approvisionnement en or en Tunisie. Selon lui, le fournisseur officiel et légal de ce précieux métal, la Banque Centrale de Tunisie, ne dispose pas d’un stock suffisant pour répondre aux besoins du marché.
Ben Youssef a souligné que les artisans recevaient auparavant 300 grammes d’or par mois, une quantité désormais réduite à moins de 100 grammes, ce qui est largement insuffisant pour soutenir leur activité. Il a également précisé que le Bureau de garantie, connu sous le nom de “Dar El Tabea”, est fermé au public et ne marque que l’or provenant de la Banque Centrale.
Le président a mis en lumière le fait que l’or n’est pas intégré dans le circuit économique actuel, appelant à une révision urgente de la législation en vigueur. Il a expliqué que l’or actuellement disponible sur le marché, dépourvu de poinçon, est soit recyclé, soit importé par des touristes venant d’Algérie ou de Libye.
Ben Youssef a également averti que l’absence de modification de la loi actuelle favorise le blanchiment d’argent. “Nos frères algériens et libyens vendent leurs bijoux pour couvrir les frais de leur séjour en Tunisie”, a-t-il déclaré, exhortant à l’ouverture du Bureau de garantie pour inclure l’or non poinçonné dans l’économie nationale.
Pour conclure, Hatem Ben Youssef a insisté sur le caractère contraignant de la législation régissant le secteur, la qualifiant de véritable frein au développement de l’industrie de la bijouterie en Tunisie.