Enregistrant une faible hausse de leur bénéfice de 1,2% au 30 juin 2023, soit 9,6 millions de dinars supplémentaires par rapport à la même période en 2022, les banques cotées vivent une période morose. Celle-ci est principalement attribuée à trois éléments déstabilisants : la régulation du taux d’intérêt excessif en vigueur, l’aggravation du coût du risque (amplifié de 133 millions de dinars), et une augmentation des charges fiscales (+42 millions de dinars). En conséquence de ces difficultés, celles-ci ont frôlé une régression de leur bénéfice net semestriel global, manquant seulement de 10 millions de dinars.
Les banques ont été empêchées de tirer parti de l’augmentation du taux directeur de 75 points de base à la fin de décembre 2022 en raison d’une législation restreignant les taux d’intérêt excessifs, limitant ainsi la capacité des banques à augmenter les taux d’intérêt créditeur au-delà d’un certain seuil.
Au cours du premier semestre 2023, les crédits nets à la clientèle accordés par les banques cotées ont marqué une stagnation, avec une infime variation de +0,2%, soit l’équivalent d’une légère augmentation nette des remboursements de 186,6 millions de dinars.
La BNA se distingue en étant la plus active, avec une augmentation de 182 millions de dinars des crédits à l’économie. À l’inverse, la BIAT et la BH BANK sont en retrait avec une contraction de leurs crédits respectifs de 284 et 118 millions de dinars.
Dans un contexte économique difficile, les gains sur portefeuille-titres des banques se sont élevés à 21.694 millions de dinars, en hausse de 3,6% (+759 millions de dinars). Toutefois, cette performance est étouffée par une hausse des charges opératoires de 10,6%.
En somme, le bilan du premier semestre 2023 est mitigé pour les banques cotées avec des bénéfices en légère progression de 1,2% et un résultat d’exploitation qui ralentit sa progression à seulement 4,5%. Toutefois, des institutions telles que Amen BANK, BIAT et ATTIJARI bank ont réussi à se distinguer par la hausse de leurs bénéfices. Un optimisme mesuré est donc de mise dans un contexte de régulation stricte et d’incertitudes économiques.