Le président directeur général de la Pharmacie Centrale de Tunisie (PCT), Mehdi Dridi, a récemment révélé que l’institution fait face à une crise financière sévère. Cette situation est principalement due à l’augmentation des dettes des caisses sociales et des hôpitaux publics envers la PCT, qui s’élèvent actuellement à environ 1,1 milliard de dinars. Cette dette est répartie presque également entre la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et les hôpitaux publics.
Impact sur les Fournisseurs Étrangers
La dette accumulée a des conséquences directes sur les engagements de la PCT envers ses fournisseurs internationaux, avec un retard de paiement de 12 à 13 mois et un montant dû dépassant 600 millions de dinars. Cette situation a contraint la PCT à réduire ses commandes de médicaments importés et à diminuer le stock de certains médicaments non vitaux.
Stratégies pour Maintenir l’Approvisionnement
Malgré ces difficultés, Mehdi Dridi affirme que la PCT peut maintenir l’approvisionnement en médicaments sous certaines conditions. Il propose la mise en œuvre de réformes telles que la levée de la compensation sur les médicaments ayant un équivalent fabriqué localement et une gestion plus rationnelle des stocks dans les hôpitaux.
Solutions et Réformes Proposées
Parmi les solutions envisagées pour résoudre la crise de liquidités, il est suggéré de réduire la compensation sur les médicaments non vitaux, d’améliorer la gouvernance des transactions avec la CNAM, et de promouvoir la production pharmaceutique locale. De plus, la sensibilisation à l’utilisation des médicaments génériques pourrait contribuer à réduire les coûts et à assurer la disponibilité des médicaments.
Le Secteur Pharmaceutique en Tunisie
Le secteur pharmaceutique tunisien est considéré comme prometteur, bien que l’investissement dans la recherche et le développement reste limité. La PCT travaille en collaboration avec le ministère de la santé et d’autres organismes pour assurer un approvisionnement continu en médicaments, en mettant l’accent sur la prescription des médicaments en dénomination commune internationale (DCI) pour favoriser l’utilisation de génériques.
Perspectives d’Avenir
Dans le cadre du partenariat avec la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la politique de financement des médicaments est en cours de révision. Des mesures telles que l’exonération des taxes sur les médicaments importés sont également à l’étude, bien que cela ne soit pas considéré comme une solution radicale pour la crise actuelle.