En octobre, la Tunisie a connu 300 mouvements de protestation, marquant une augmentation de 9 % par rapport à septembre, qui avait enregistré 273 manifestations, selon le dernier rapport du Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES).
Parmi ces mouvements, 125 revendications, soit 41 % du total, étaient principalement d’ordre professionnel. Les manifestants ont exigé des droits pour les travailleurs, une régularisation des situations professionnelles et sociales, le versement des salaires, l’amélioration des conditions de travail et le droit à l’emploi.
Les formes de protestation les plus fréquentes ont été les actions sur le terrain, représentant plus de 77 % des mouvements. Celles-ci comprenaient 90 sit-ins, 33 piquetages, 20 porteurs de brassards rouges, 19 grèves, 19 mouvements de colère, 11 marches pacifiques, 10 rassemblements, 10 interruptions d’activité, 8 fermetures de routes, 5 marches vers la capitale, 4 blocages de cours, ainsi qu’une menace de suicide et un cas de pneus brûlés.
Parallèlement, les appels via les médias ont été utilisés à 41 reprises, les déclarations 19 fois, et des appels de détresse ont été lancés à 9 occasions.
Les travailleurs, les employés et les habitants ont été les principaux acteurs des manifestations, représentant plus de la moitié des mouvements sociaux enregistrés en octobre.
Derrière eux, les activistes ont initié 38 mouvements, suivis par les enseignants, qui ont poursuivi leurs manifestations entamées en septembre avec 27 actions. Les parents ont organisé 12 mouvements, tandis que les étudiants en ont initié 10.
Les diplômés et chômeurs ont mené 14 manifestations, les chauffeurs de taxi 5, les agriculteurs 4, et les journalistes, pêcheurs et employés de la santé ont chacun mené 3 actions.
La région de Tunis a été la plus active en termes de manifestations avec 66 mouvements, suivie par Gafsa avec 47, Kairouan avec 40, Jendouba avec 22, et Kasserine avec 15.
La concentration des manifestations dans la capitale s’explique par le fait que de nombreux acteurs choisissent des lieux centraux comme les ministères et les sièges gouvernementaux pour exprimer leur mécontentement face à des revendications souvent en suspens.