Pourquoi les établissements bancaires français accélèrent-ils leur retrait d’Afrique?

Ces dernières années, on observe un phénomène intéressant : une diminution progressive de la présence des banques françaises en Afrique. La Société Générale, une des pionnières de cette expansion, semble emboîter le pas, ce qui alimente les conjectures quant à un départ proche du Maroc. Cette orientation s’insère dans une dynamique plus vaste de réévaluation stratégique et de reconfiguration que connaît le secteur bancaire à l’échelle globale.

Les conjectures concernant le désengagement de la Société Générale du Maroc sont renforcées par des informations suggérant des discussions avec la holding marocaine Saham pour vendre sa participation à hauteur de 57% dans SG Maroc. Bien qu’aucune confirmation officielle ne soit parvenue, ces suppositions sont le reflet d’une tendance plus large de retrait des banques françaises du continent africain.

La Société Générale n’est, en effet, pas la seule banque française à se désengager d’Afrique. Ce mouvement a débuté il y a près d’une quinzaine d’années, inauguré par le Crédit Agricole, et suivi par BPCE (Banque Populaire, Caisse d’Épargne, Natixis) ainsi que par la BNP Paribas.

Plusieurs raisons motivent cette tendance. Les banques françaises, cherchant à optimiser leur rentabilité dans un contexte économique global devenu plus ardu, ont été influencées par l’augmentation des contraintes prudentielles à la suite de la crise financière de 2008. Ce contexte encourage les banques à privilégier des activités financières jugées moins risquées. De surcroît, les défis récents, tels que la pandémie de Covid-19 et les instabilités géopolitiques, ont aussi joué un rôle dans cette dynamique.

En contrepartie, une évolution notable a été observée chez les banques locales africaines qui ont connu une croissance remarquable ces dernières années. Ces institutions se sont développées et sont prêtes à explorer les possibilités offertes par le recul des banques françaises. Les banques marocaines, notamment, se sont distinguées comme des interlocuteurs majeurs dans ce changement, en consolidant leur influence sur le continent et en diversifiant leur clientèle.

Si le repli des banques françaises d’Afrique peut susciter des inquiétudes pour certains, il constitue aussi, d’autre part, une source d’opportunités pour le développement et l’expansion des entités financières locales.

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