Le Président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, a émis, dans la soirée du mardi 22 juillet 2024, un décret appelant les électeurs à participer à l’élection présidentielle prévue pour le dimanche 6 octobre 2024.
Cet appel intervient dans un contexte politique turbulent, marqué par une compétition acharnée entre plusieurs candidats, dont certains sont derrière les barreaux.
Parmi ces candidats, on trouve Abir Moussi, candidate du Parti Destourien Libre, et Issam Chebbi, secrétaire général du Parti Républicain, tous deux incarcérés dans les prisons tunisiennes. Moussi, connue pour ses positions tranchées contre les islamistes, fait face à de multiples accusations allant de la corruption à la mauvaise gestion. Quant à Chebbi, il a été arrêté pour des accusations liées à l’incitation au chaos et à la violence dans ce qui est médiatiquement connu comme l’affaire du complot.
Pendant ce temps, plusieurs personnalités de premier plan émergent comme des concurrents sérieux pour le président Saïed lors de la prochaine élection.
Parmi eux, Nizar Chaari, homme d’affaires tunisien renommé pour ses vastes activités économiques, et Olfa Hamdi, présidente du Parti de la Troisième République, qui a précédemment occupé le poste de directrice de la compagnie aérienne Tunisair.
Participent également à la course électorale l’ancien ministre Mondher Zenaidi, qui a occupé plusieurs postes ministériels sous l’ancien régime et qui réside actuellement en France.
Safi Said, ancien parlementaire, écrivain et analyste politique, fait également partie des candidats potentiels.
Cependant, il fait actuellement face à une condamnation par contumace à quatre mois de prison, prononcée par la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis.
Cette sanction découle d’une plainte déposée par l’Instance Supérieure pour les Élections, liée à des suspicions de fraude et de falsification des parrainages pour l’élection présidentielle de 2014.
En outre, la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis l’a précédemment condamné à une amende de 5 000 dinars pour des infractions liées à la publicité politique et à la propagande illégale sur les réseaux sociaux pendant la période de silence électoral.
Lotfi Mraihi, secrétaire général du Parti de l’Union Populaire Républicaine, fait également face à des problèmes juridiques, le parquet du tribunal de première instance de Tunis ayant ordonné une enquête contre lui et la secrétaire générale du parti pour des accusations de blanchiment d’argent et de transfert illicite de fonds à l’étranger, ainsi que l’ouverture de comptes bancaires sans l’autorisation de la Banque Centrale.
Ces enquêtes font suite à une précédente investigation sur l’achat de parrainages en échange de sommes d’argent, où la secrétaire générale a avoué lors de son interrogatoire avoir participé avec Mraihi au transfert d’argent vers des comptes à l’étranger.
La secrétaire générale a été placée en détention pour cinq jours, renouvelables, tandis que Mraihi a été inscrit sur la liste des personnes recherchées, et arrêté la nuit dernière à Nabeul.
Abdelatif Mekki, président du Parti du Travail et de l’Accomplissement, a reçu une convocation pour comparaître devant le juge d’instruction le vendredi 12 juillet 2024 dans une affaire liée à Jelani Daboussi, décédé pendant la période où Mekki était ministre de la Santé entre 2011 et 2014. Mekki, ancien dirigeant du mouvement Ennahda, fait face à des accusations de négligence et de mauvaise gestion durant son mandat ministériel.
Dans ce contexte, les questions sur l’intégrité du processus électoral et l’impact de ces affaires juridiques sur les chances des candidats se multiplient.
Il semble que la prochaine élection présidentielle sera un véritable test pour la démocratie tunisienne, où les électeurs devront choisir entre des candidats confrontés à des accusations de corruption et de mauvaise gestion, alors que le mécontentement populaire face à la situation économique et sociale ne cesse de croître.
D’autres considèrent que le président Saïed a poursuivi ses rivaux à la dernière minute et les a emprisonnés alors qu’il aurait pu transférer leurs dossiers à la justice bien avant cette période, où ils ont annoncé leur candidature à l’élection présidentielle en Tunisie, et au moment où l’appel aux électeurs a été lancé.
Par ailleurs, le rôle que joueront les médias et les réseaux sociaux dans la formation de l’opinion publique durant cette période ne peut être ignoré.
On s’attend à ce que les semaines à venir soient marquées par des campagnes médiatiques intenses, tant pour soutenir les candidats que pour mettre en lumière les accusations portées contre eux.
Ces campagnes seront cruciales pour orienter les électeurs vers les urnes et offriront également aux candidats une opportunité de présenter leurs visions et programmes électoraux.
En outre, le terrain est également préparé en Tunisie pour plusieurs personnalités qui n’ont pas encore annoncé leur candidature à la présidence.
Les internautes évoquent ces jours-ci la possibilité de la candidature de l’artiste et homme de médias Karim Gharbi, connu sous le nom de “K2Rhym”.
Le Conseil de l’Instance pour les Élections tient aujourd’hui, jeudi, une réunion décisive pour approuver le calendrier de la prochaine élection présidentielle de 2024.
Lors de cette réunion, la décision réglementaire n° 18 de l’année 2014, publiée le 4 août de la même année, qui fixe les règles et procédures relatives à la candidature à l’élection présidentielle, sera également discutée et révisée.
Dans ce contexte, l’Instance a annoncé la tenue d’un point de presse à 16h00 dans ses locaux, au cours duquel des détails supplémentaires sur ce qui a été discuté et approuvé lors de la réunion seront présentés, ainsi que des réponses aux principales questions des journalistes et des citoyens.
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