Huit personnes ont été tuées dans une frappe visant un bastion du Hezbollah près de Beyrouth, selon une source proche du mouvement libanais, qui a également confirmé la mort d’Ibrahim Aqil, chef de la force Al-Radwan, l’unité d’élite du Hezbollah.
Israël a confirmé une frappe “ciblée” sur la ville. Cette attaque est la troisième sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, revendiquée ou attribuée à Israël depuis que le mouvement islamiste libanais a ouvert un front dans le sud du Liban il y a près d’un an, en soutien au Hamas palestinien dans sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza.
Ibrahim Aqil, alias Tahsin, était recherché par les États-Unis pour son implication dans les attentats contre l’ambassade américaine à Beyrouth en avril 1983 et contre les Marines américains en octobre de la même année.
Le ministère libanais de la Santé a indiqué que huit personnes ont été tuées et 59 blessées dans ce raid israélien. L’armée israélienne a qualifié cette action de “frappe ciblée” sur Beyrouth.
Les échanges de tirs se sont intensifiés depuis jeudi entre l’armée israélienne, qui a mené des dizaines de frappes dans le sud du Liban, et le Hezbollah. L’armée israélienne a annoncé que 140 roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël à la mi-journée de vendredi. Le Hezbollah a revendiqué des tirs de roquettes sur plusieurs sites militaires israéliens.
Des habitants de localités frontalières dans le sud du Liban ont décrit des bombardements d’une intensité inédite au cours de l’année écoulée. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré qu’Israël allait recevoir “un terrible châtiment” après les explosions des appareils de transmission.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence vendredi après cette attaque, qui a ravivé les craintes d’un embrasement du Proche-Orient. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a retardé son départ prévu aux États-Unis en raison de la situation dans le nord du pays.
Jeudi soir, Israël a multiplié les raids aériens dans le sud du Liban, visant notamment des systèmes lance-roquettes du Hezbollah. Selon l’agence de presse libanaise ANI, l’aviation israélienne a frappé la région au moins 52 fois.
Des témoins ont décrit des scènes de terreur et de panique parmi les habitants. Les appareils de transmission utilisés par des membres du Hezbollah étaient préprogrammés pour exploser, selon une enquête préliminaire des autorités libanaises.
Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, a annoncé le dépôt d’une plainte auprès du Conseil de sécurité suite à cette “agression cyberterroriste israélienne”.
Pendant ce temps, les bombardements se poursuivent sur la bande de Gaza, où deux frappes israéliennes ont fait au moins 14 morts vendredi matin, selon la Défense civile. La guerre a éclaté le 7 octobre 2023, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque sur le sol israélien. Plus de 41.272 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne lancée en représailles sur la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza.