Le marché du luxe personnel face à un ralentissement inédit
Le marché mondial des biens de luxe personnels est sur le point de connaître un premier recul depuis la crise financière, en dehors des impacts des confinements liés au Covid-19. Ce constat est tiré d’un rapport élaboré par le cabinet Bain & Company, en collaboration avec Altagamma, l’association italienne dédiée aux fabricants de produits de luxe.
Une prévision alarmante
Selon le rapport, publié le 13 novembre 2024, une diminution de 2 % est anticipée pour cette année, portant le chiffre d’affaires à 363 milliards d’euros (384 milliards de dollars). Cette tendance s’observe dans un contexte général d’incertitude économique et de ralentissement marqué, notamment en Chine, qui influence les habitudes de consommation.
Impact sur la Génération Z
C’est particulièrement la Génération Z, les jeunes nés entre 1997 et 2012, qui montre des signes de réticence envers les produits de luxe. L’inflation croissante et une fidélité à la marque en déclin entraînent une diminution des ventes dans ce segment. Environ 50 millions de consommateurs de luxe ont soit choisi de quitter ce marché, soit n’ont pas eu d’autre choix que de le faire ces deux dernières années.
Une stabilité mondiale des dépenses
Pour l’année 2024, les dépenses mondiales en articles de luxe, incluant vêtements, sacs, bijoux et cosmétiques, devraient rester globalement stables autour de 1 500 milliards d’euros (1 600 milliards de dollars). Dans un panorama plus détaillé, les secteurs de la beauté et des lunettes affichent la plus forte croissance, tandis que les ventes de chaussures et de montres rencontrent plus de difficultés. Les bijoux demeurent la catégorie la plus résiliente de cette industrie.
Un avenir incertain pour les marques
Bain & Company prévoit que seulement un tiers des marques de luxe enregistreront une croissance positive d’ici 2024, en contraste avec deux tiers l’année précédente. De nombreuses entreprises s’attendent donc à des revenus en baisse.
La montée des expériences de luxe
À l’inverse des biens matériels, les dépenses liées à des expériences de luxe, comme les voyages et la haute gastronomie, devraient augmenter cette année. Federica Levato, associée chez Bain & Company, souligne l’importance pour les marques de réévaluer leur approche et de réintroduire créativité tout en innovant grâce à des modèles hybrides.
Des horizons de croissance dans les marchés émergents
Le rapport met également en lumière des marchés émergents tels que l’Amérique latine, l’Inde, l’Asie du Sud-Est et l’Afrique, qui représentent des opportunités de croissance prometteuses. Ces zones devraient attirer plus de 50 millions de consommateurs de luxe de la classe moyenne supérieure d’ici 2030, promettant un avenir intéressant pour l’industrie.
MARQUÉE:
Luxe, ralentissement
Kamel Grar/Agences
Publié le 15 novembre 2024