Les deux grandes entreprises publiques tunisiennes, la Société tunisienne d’acconage et de manutention (STAM) et la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), cherchent à réhabiliter leur image en faisant état de premières retombées positives de leurs programmes d’investissement. Ces sociétés, souvent critiquées par l’opinion publique, veulent prouver qu’elles sont sur la bonne voie pour améliorer leur performance.
La STAM, qui a causé une perte annuelle d’un milliard de dinars à l’État tunisien en raison de surestaries au port de Radès, a récemment annoncé un record de performance. En une seule journée, le 17 septembre, ses équipes ont réussi à effectuer des opérations d’acconage sur 11 navires céréaliers. La STAM attribue cette performance à l’acquisition de nouveaux équipements dont la livraison vient de s’effectuer.
Quant à la CPG, elle a annoncé début septembre qu’elle allait recevoir un premier lot d’équipements et de machines dans le cadre d’un programme d’investissement de 236 millions de dinars tunisiens. Ces équipements, dont 18 camions de transport, 6 machines hydrauliques et 3 machines rotatives, devraient aider à renforcer l’extraction de phosphate brut et la production de phosphate commercial. Toutefois, la CPG doit encore surmonter de nombreux défis pour retrouver sa performance de 2010, année où elle produisait 8 millions de tonnes de phosphate par an, contre 3,5 millions de tonnes en 2022.
Ces progrès restent modestes compte tenu des besoins considérables de ces entreprises en termes d’équipements modernes pour se conformer aux normes internationales. Cependant, dans une période où les coffres de l’État sont vides et où la Tunisie risque la banqueroute, soutenir ces entreprises publiques est essentiel. Comme le préconisait le philosophe italien Antonio Gramsci, dans de telles situations, il convient d’opposer “le pessimisme de la raison à l’optimisme de la volonté”.
Commentaires
commentaires