Dépréciation du rouble : un seuil critique franchi
Le rouble russe connaît une chute significative, franchissant à nouveau la barre des 100 roubles pour un dollar, après avoir maintenu un certain équilibre pendant un an.
Un seuil préoccupant
C’est la quatrième fois depuis le début du conflit en Ukraine que la monnaie russe atteint ce niveau, un cap qu’elle avait réussi à éviter durant les douze derniers mois. Hier, le rouble a enregistré une baisse de 0,60 % par rapport au dollar, atteignant 100,4747 roubles. En cours de journée, il est même tombé à 101,0750 roubles, un chiffre alarmant qui n’avait pas été observé depuis treize mois.
Facteurs géopolitiques en jeu
Cette dépréciation est largement attribuée à des facteurs géopolitiques, notamment l’utilisation par l’Ukraine de missiles américains de longue portée sur le sol russe. Ce climat d’incertitude économique affecte la stabilité de la monnaie.
L’impact des importations
Depuis début août, la valeur du rouble a chuté de près de 16 % par rapport au dollar, une situation exacerbée par l’augmentation des importations. Suite au retrait de nombreuses entreprises étrangères, la Russie est devenue plus dépendante des biens importés, souvent réglés en devises étrangères, ce qui pèse sur sa monnaie locale.
De plus, les sanctions internationales et la baisse des prix du pétrole ont fortement réduit les revenus des exportations, aggravant les difficultés du rouble. Cette hausse des importations a également alimenté l’inflation, qui a atteint 8,4 % en octobre sur un an, ajoutant une pression supplémentaire sur la situation économique.
Réaction de la Banque de Russie
Pour tenter de contrôler cette dépréciation, la Banque de Russie a décidé de resserrer sa politique monétaire, augmentant son taux directeur à 21 % fin octobre, contre 19 % auparavant. Cette hausse des taux d’intérêt vise à promouvoir l’épargne en roubles, incitant les consommateurs à limiter leurs dépenses, en particulier pour les produits étrangers négociés en devises.
Le rouble, déjà fragilisé, fait face à des défis multiples qui laissent présager des temps incertains pour l’économie russe.
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