Après une année marquée par une contraction économique en 2022, la Russie semble avoir retrouvé son dynamisme, affichant une croissance significative de son Produit Intérieur Brut (PIB) en 2023. Selon les données de l’institut statistique Rosstata, cette croissance s’est élevée à 3,6%, dépassant largement les prévisions pessimistes de nombreux observateurs économiques. Cette performance inattendue contraste avec les pressions économiques extérieures, notamment les sanctions économiques occidentales imposées à la Russie.
Malgré ces sanctions, le Kremlin affirme que l’économie russe a résisté avec succès. En effet, les mesures restrictives n’ont pas réussi à ébranler la robustesse de l’économie russe, qui a maintenu le cap et renoué avec la croissance. Cette résilience est en partie attribuée à la capacité de la Russie à contourner certaines des sanctions imposées, ainsi qu’à une série de mesures internes visant à stimuler l’activité économique.
L’un des principaux moteurs de cette croissance réside dans le secteur de la Défense. L’explosion des commandes militaires, notamment en munitions et en armements, a largement contribué à dynamiser l’économie russe. Cette demande accrue dans le domaine de la Défense a stimulé l’activité intérieure et a permis de compenser les difficultés rencontrées dans d’autres secteurs économiques. Cette tendance devrait se renforcer en 2024, avec une augmentation significative des dépenses militaires annoncée par le gouvernement russe.
Parallèlement, l’économie russe a également bénéficié de conditions favorables telles que des prix énergétiques stables, des politiques de crédit accommodantes et une augmentation des salaires réels. Ces facteurs ont contribué à attirer de nouveaux travailleurs dans des secteurs touchés par des pénuries de main-d’œuvre, notamment dans l’industrie de la Défense.
Cependant, malgré ces signes encourageants, l’économie russe reste confrontée à des défis importants à long terme. La récente période de croissance est accompagnée d’une hausse de l’inflation, qui a atteint 7,4% à la fin de l’année 2023. Cette augmentation de l’inflation, combinée à la dépréciation du rouble, exerce une pression supplémentaire sur le pouvoir d’achat des ménages russes. Pour contrer cette tendance, la Banque centrale russe a été contrainte de relever son taux directeur à 16%, suscitant des inquiétudes concernant le coût croissant du crédit.
De plus, le marché du travail russe fait face à des défis persistants, avec un taux de chômage officiellement bas qui reflète en réalité des pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs clés. Ces pressions inflationnistes pourraient être exacerbées par une augmentation continue des salaires, alimentant ainsi les craintes d’une spirale inflationniste incontrôlée.