La National Human Rights Institution en Libye a vivement condamné la continuation par les autorités tunisiennes de l’expulsion des migrants irréguliers et des demandeurs d’asile vers les régions frontalières libyennes, après les avoir transférés de plusieurs régions tunisiennes vers les frontières avec la Libye.
Dans un communiqué, l’institution libyenne des droits de l’homme a accusé les autorités tunisiennes de se décharger de leurs responsabilités morales, juridiques et humaines envers ces migrants et demandeurs d’asile, en les renvoyant en Libye et en provoquant cette crise humanitaire aux frontières libyennes.
L’institution a dénoncé la complicité du ministre de l’Intérieur intérimaire du gouvernement d’unité nationale et du chef de la garde-frontière relevant du ministère de l’Intérieur avec le côté tunisien en autorisant l’expulsion et le renvoi de ces migrants et demandeurs d’asile vers la Libye par les autorités tunisiennes, facilitant l’entrée de ceux qui se trouvaient dans la zone frontalière tuniso-libyenne commune, malgré l’annonce par le ministre de l’Intérieur intérimaire de lancement d’opérations de sécurité intensives pour sécuriser les frontières communes tuniso-libyennes par la garde-frontière, et de charger la Libye de la responsabilité des autorités tunisiennes en plus des responsabilités humaines qui lui incombent.
Le communiqué a révélé que des informations préliminaires étaient parvenues aux services de la migration irrégulière et du suivi et de la documentation de la National Human Rights Institution en Libye, selon lesquelles un grand nombre de personnes avaient été introduites aux frontières libyennes et transportées dans des centres d’accueil relevant de la garde-frontière dans la région de Assa, frontalière, la dernière en date étant l’introduction de 120 migrants le jeudi 2 mai 2024, qualifiant cela de crime flagrant qui est la complicité avec le côté tunisien dans l’expulsion collective et forcée de ces migrants et demandeurs d’asile présents en Tunisie vers la Libye.
L’Institution des droits de l’homme a appelé le bureau du procureur général à ouvrir une enquête exhaustive sur les circonstances de la négligence dans l’accomplissement du devoir par la garde-frontière relevant du ministère de l’Intérieur, et la suspicion de complicité de la part du ministre de l’Intérieur intérimaire et du chef de la garde-frontière relevant du ministère de l’Intérieur avec le côté tunisien, ayant contribué à l’introduction de ces migrants en Libye, dans le contexte de la circulation d’informations au cours de la période précédente sur l’existence d’un plan et d’un accord secret pour l’introduction de ces migrants et demandeurs d’asile présents en Tunisie à la frontière tuniso-libyenne, puis leur transfert vers la frontière libyenne, ce que confirment les pratiques sur le terrain chaque jour.
Dans le même contexte, l’Institution nationale des droits de l’homme en Libye a appelé les autorités libyennes, représentées par le Conseil présidentiel libyen et le gouvernement d’unité nationale intérimaire, à l’urgence de réagir à la poursuite par les autorités tunisiennes des opérations de transport et d’expulsion collective des migrants et demandeurs d’asile présents sur son territoire, qui sont transférés vers les frontières tuniso-libyennes, afin d’imputer à la Libye la responsabilité de ces migrants et demandeurs d’asile.
Elle a également appelé les autorités tunisiennes à mettre fin à ces mesures arbitraires et à traiter les migrants avec dignité et humanité, conformément à ses engagements internationaux en la matière.