L’organisation Amnesty International a appelé à tenir la société Shell pleinement responsable des dommages causés aux droits de l’homme dans le Delta du Niger au Nigeria avant de lui permettre de vendre ses activités là-bas.
Cette demande intervient après l’annonce par l’autorité de régulation de l’industrie pétrolière au Nigeria de son intention d’approuver rapidement les ventes d’entreprises pétrolières désireuses de vendre leurs activités dans le pays.
Le directeur d’Amnesty International au Nigeria, Isa Sanusi, a exhorté à tenir la société “entièrement responsable des violations graves des droits de l’homme liées aux fuites de pétrole qui ont pollué l’environnement, contaminé l’eau potable, empoisonné les terres agricoles, les zones de pêche et les populations”.
Il a souligné qu’il ne devrait pas être permis à la société d’ajouter à son triste bilan dans l’industrie des combustibles fossiles en polluant “en laissant derrière elle plus de dégâts”, appelant à ne pas exclure les communautés locales affectées du processus de vente.
Amnesty International a affirmé que toute approbation de la vente des activités de Shell au Nigeria “doit être complète et précise, et doit inclure des garanties pour la protection des droits de l’homme”.
L’organisation a également souligné qu’elle mène une campagne pour une transition rapide et progressive des combustibles fossiles vers des sources d’énergie renouvelables.
Il convient de noter que Shell avait annoncé en janvier dernier son accord pour vendre sa filiale Shell Petroleum Development Company of Nigeria (SPDC) à une alliance de quatre sociétés de forage et de production basées au Nigeria et un groupe d’énergie international, dans une transaction pouvant atteindre 2,4 milliards de dollars.
De son côté, le président de la commission de réglementation du secteur pétrolier du Nigeria a exprimé sa disposition à accorder rapidement des autorisations de vente lors d’une réunion avec des représentants des grandes sociétés pétrolières, dont Shell et ExxonMobil, à Abuja la semaine dernière.