Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar, a exprimé des inquiétudes concernant l’avenir des médias en Tunisie. D’après lui, environ 80 % des institutions médiatiques risquent de cesser leurs activités en raison des difficultés économiques croissantes. Une étude menée par le syndicat, dont les résultats seront publiés d’ici la fin de l’année, met en lumière la gravité de la crise et les défis auxquels le secteur est confronté.
Lors d’une rencontre organisée par le SNJT, la Fédération internationale des journalistes, l’association « Journalisme et Citoyenneté » et « Reporters sans frontières » sur le thème « Comment soutenir le journalisme de qualité », Zied Dabbar a souligné que le secteur des médias traverse une période économique difficile, aggravée par l’inaction des autorités politiques et l’absence de réformes structurelles. En réponse à cette situation, le syndicat prévoit de lancer un projet pour soutenir les jeunes entreprises médiatiques, notamment sur les plateformes numériques créées par des journalistes.
Dabbar a également évoqué le climat de peur et de pressions auquel les journalistes tunisiens sont confrontés, notamment en raison de l’absence d’une autorité régulatrice pour le secteur audiovisuel. La couverture des élections présidentielles de 2024 se fera sans cette régulation, sous la supervision directe de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). Il a exprimé ses préoccupations face aux menaces d’application du décret 54, qui pourraient encore compliquer les conditions de travail dans les rédactions.
En l’absence de réponses concrètes des pouvoirs publics, le SNJT envisage de trouver des alternatives par le biais d’un nouveau modèle d’emploi pour les journalistes, notamment en créant des médias au niveau local et régional.