La Société Tunisienne des Marchés de Gros (Sotumag) fait la une avec des chiffres qui soulèvent des interrogations sur ses revenus, ses pratiques commerciales et la gestion de ses projets. Décryptage d’une réalité économique qui mérite l’attention.
Des Revenus en Hausse, des Prix Impactés
Au cœur de cette investigation, la Sotumag, créée en 1980, dévoile des chiffres impressionnants. Son marché de Bir Elkassaâ, la plus importante plate-forme commerciale du pays, attire quotidiennement 30 000 visiteurs, 10 000 véhicules, et traite 1 100 tonnes de fruits et légumes ainsi que 50 tonnes de produits de la mer.
Pourtant, l’entreprise, cotée en bourse depuis 1999, suscite des préoccupations. Au 30 juin dernier, ses produits d’exploitation ont atteint 8,513 millions de dinars tunisiens (MDT), avec un bénéfice de 3,795 MDT. Une tendance à la hausse qui soulève des questions sur l’impact de ses redevances sur les prix de vente.
Redevances en Continuelle Hausse : Un Impact sur le Pouvoir d’Achat
Les redevances imposées par la Sotumag sur les chiffres d’affaires quotidiens des opérateurs ne cessent de croître. En 2011, elles s’élevaient à 7,6 MDT, atteignant 8,216 MDT en 2012. Ces chiffres interpellent sur la répercussion de ces coûts sur le consommateur final, soulignant une stratégie axée sur le gain sans nécessairement prendre en compte le pouvoir d’achat des citoyens.
Des Projets Suspendus et des Pratiques Questionnées
Un autre aspect révélateur concerne les projets de la Sotumag. La construction d’une station de traitement et de valorisation de déchets, débutée en 2010, reste suspendue malgré des crédits obtenus. Des démêlés judiciaires ont également éclaté, mettant en lumière des pratiques commerciales douteuses.
Dividendes en Baisse, Cotation à la BVMT en Question
La Sotumag, cotée à la Bourse de Tunis depuis 1999, a vu sa valeur chuter de 15 à 5,5 dinars tunisiens. Son taux de dividende, bien que toujours attractif à 7,64%, pose des questions sur la viabilité de sa cotation. Ces chiffres, accompagnés de remarques des Commissaires aux Comptes, soulignent des pratiques discutables.
Quand l’Entreprise Publique Se Comporte comme une Entreprise Privée
La Sotumag, détenant environ 40% de l’approvisionnement national, opère davantage comme une entreprise privée que comme une entité publique. Les remarques des Commissaires aux Comptes mettent en lumière des pratiques opaques, soulevant des préoccupations quant à l’alignement de l’entreprise avec les besoins nationaux et le bien-être des citoyens.