Du terrain de jeu au champ de bataille : le football palestinien face à la guerre
Depuis le début du conflit israélo-palestinien, le monde du football palestinien se heurte à une réalité tragique, exacerbé par les événements dramatiques du 7 octobre 2023. Les passionnés de ce sport se retrouvent pris dans une tourmente qui modifie leur quotidien, et Susan Shalabi, vice-présidente de la Fédération palestinienne de football, témoigne de cette situation difficile lors d’une interview accordée au média espagnol Marca.
Une voix pour les victimes
Originaire de Ramallah, Susan Shalabi évoque ses racines espagnoles et exprime sa gratitude envers sa mère, qui se trouve à l’abri en Espagne, loin des violences qui ravagent sa région. Cette interview est l’occasion pour elle d’évoquer non seulement le drame humanitaire, mais aussi l’impact dévastateur sur le sport.
Une suspension des compétitions
« La ligue professionnelle a dû être suspendue en raison de la guerre et des dangers encourus par les équipes et le public », explique-t-elle. D’autres disciplines sportives ont également été affectées. Cela a contraint l’équipe nationale masculine à se déplacer à l’étranger pour ses qualifications à la Coupe du monde, ajoutant une pression psychologique insupportable sur les joueurs qui ne savent pas ce qu’il advient de leurs proches restés à Gaza.
Les efforts pour relancer le football
Malgré la situation critique, la Fédération palestinienne de football s’efforce de maintenir des activités autour du ballon rond, notamment pour les enfants des régions touchées. « Nous avons continué à développer le football dans nos villes, car il était crucial de rester proches les uns des autres », déclare Shalabi. Toutefois, elle admet que les conditions restent difficiles et incertaines pour un éventuel retour des championnats.
Des pertes tragiques
Le contexte de guerre a entraîné des pertes humaines et matérielles dévastatrices. « Nous avons perdu au moins 353 footballeurs, y compris 91 enfants, ainsi que d’autres athlètes », rapporte-t-elle. De nombreuses infrastructures sportives ont été endommagées ou détruites, et certains stades ont été détournés pour servir de camps de détention.
Appel à la FIFA
Durant l’entretien, Shalabi a également exprimé des préoccupations concernant la Fédération internationale de football (FIFA). Lors d’un congrès récent, elle a plaidé pour que des actions soient entreprises face aux abus et violations commis par la Fédération israélienne. Malgré les promesses d’enquêtes, elle souligne l’absence d’actions concrètes de la part de la FIFA, tout en restant déterminée à faire entendre la voix de la Palestine.
Un soutien essentiel
Elle a reçu des messages de solidarité de clubs du monde entier, notamment du PSG, ce qui lui redonne un peu d’espoir. Concernant la possibilité que le football puisse rapprocher les deux camps, elle reconnaît que, bien que cela ait pu être envisageable dans le passé, la situation actuelle n’offre que très peu de perspectives.
L’interview de Susan Shalabi met en lumière les défis sans précédent auxquels sont confrontés les passionnés de football en Palestine, un témoignage poignant d’un monde où le sport est profondément touché par les réalités du conflit.