Un week-end pour la sensibilisation : le football anglais face aux défis LGBT+
L’Angleterre, à l’instar d’autres championnats sportifs, a décidé de consacrer un week-end au soutien de la communauté LGBT+. Cette initiative vise à sensibiliser le public britannique et mondial sur les discriminations et violences subies par les personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres. Dans un communiqué, la Fédération anglaise de football (FA) a exprimé son enthousiasme pour la campagne Rainbow Laces 2024, qui se déroulera du 16 novembre au 4 décembre 2024. Plus d’un million de personnes ont déjà participé à cette action en enfilant leurs lacets rainbow, symbole d’inclusion dans le sport. Néanmoins, la FA souligne que des défis persistent, car de nombreux membres de la communauté LGBTQ+ ne peuvent toujours pas se montrer tels qu’ils sont dans les environnements sportifs.
Une campagne sous les feux des projecteurs
Cette campagne, qui fête son onzième anniversaire, est portée par l’association caritative Stonewall. Les capitaines de leurs équipes portent des brassards et des lacets colorés en signe de soutien à l’inclusion LGBT+ et contre l’homophobie. Toutefois, des polémiques ont éclaté autour de cette initiative. Par exemple, le défenseur anglais Marc Guehi, joueur de Crystal Palace, a inscrit “J’aime Jésus” sur son brassard rainbow durant un match contre Newcastle. Cette action a suscité une réaction inquiétante de la part des autorités de la FA, qui ont rappelé que les messages religieux étaient contraires aux règlements en vigueur.
Le débat fait rage
Le père de Guehi, John Guéhi, a pris la défense de son fils dans les médias, arguant qu’il n’avait offensé personne et qu’il n’était pas en opposition à l’inclusivité. Selon lui, l’expression de sa foi devrait être respectée tout autant que l’inclusivité LGBT+. D’autre part, Sam Morsy, capitaine d’Ipswich Town, a également refusé de porter le brassard arc-en-ciel en raison de ses convictions religieuses. Pour la FA, cette décision n’a pas été considérée comme une violation des règles, alors que Morsy était le seul des 20 capitaines à ne pas afficher de soutien visuel pour la campagne.
Des contradictions et des répercussions
Ces tensions illustrent la complexité de mélanger convictions personnelles et engagement pour l’inclusion. Les clubs comme Manchester United se sont également trouvés dans des situations délicates, abandonnant des projets de soutien LGBT+ après que certains joueurs, comme Noussair Mazraoui, ont exprimé des réserves en lien avec leurs croyances religieuses.
Les réponses variées des clubs et des joueurs révèlent une lutte entre l’expression individuelle et le message d’inclusivité initial, créant des situations regrettables qui détournent l’attention de la sensibilisation souhaitée. Alors que la FA souhaite promouvoir un message positif, elle semble en proie à des contradictions et des incohérences, interrogeant ainsi sa crédibilité face aux joueurs, clubs et supporters.
