Le gouvernement burkinabé a récemment annoncé une décision surprenante : la suspension temporaire des exportations d’or artisanal. Cette mesure vise à améliorer l’organisation du secteur minier, considéré comme l’une des principales sources de revenus de l’État et le premier produit d’exportation du pays. En effet, le Burkina Faso produit environ dix tonnes d’or chaque année à partir des mines artisanales, tandis que 57,6 tonnes sont extraites des sites industriels en 2022.
Selon le ministre des Mines, Yacouba Zabré Gouba, cette suspension est motivée par la nécessité d’assainir le secteur minier et de mieux structurer la production d’or. Les recettes de l’État pourraient ainsi être optimisées, notamment pour financer des projets de développement et renforcer la sécurité dans le pays.
Cependant, cette annonce a suscité des réactions mitigées parmi les acteurs du secteur minier. Si certains comprennent les motivations du gouvernement, d’autres expriment leur surprise et évoquent même une certaine panique. Il est important de souligner que cette mesure ne vise pas les producteurs légalement établis qui vendent leur production aux comptoirs officiels, mais plutôt les acteurs du secteur artisanal.
Cette décision rappelle les pratiques des années 1990, lorsque la production d’or était encadrée par des structures publiques avant d’être libéralisée. En attendant de nouvelles directives, les détenteurs d’or destiné à l’exportation devront désormais le vendre à la Société nationale des substances précieuses.
Cette suspension des exportations d’or artisanal suscite donc des interrogations quant à son impact sur l’économie burkinabé et sur l’avenir du secteur minier dans le pays.