Taux d’intérêt en Tunisie : pourquoi une réduction sous les 8% est improbable

Le spécialiste financier Bassam Neifer a affirmé que la Tunisie ne peut actuellement pas réduire son taux d'intérêt directeur en dessous de 8%, contrairement à la récente décision de la Banque Centrale Européenne.

Le spécialiste financier Bassam Neifer a affirmé que la Tunisie ne peut actuellement pas réduire son taux d’intérêt directeur en dessous de 8%, contrairement à la récente décision de la Banque Centrale Européenne.

Le jeudi 6 juin 2024, la Banque Centrale Européenne a abaissé ses taux d’intérêt pour la première fois en près de cinq ans, de 25 points de base pour atteindre 3,75%.

Cette décision marque la fin de sa politique stricte visant à éradiquer l’inflation galopante.

En Tunisie, le taux d’intérêt directeur est actuellement de 7,75%, alors que le taux d’inflation s’est stabilisé à 7,2% en mai 2024.

Neifer a expliqué à l’agence TAP que plusieurs facteurs empêchent la Tunisie de réduire son taux d’intérêt.

Il a souligné que la Banque Centrale Européenne a travaillé intensivement sur la question après que le taux d’inflation dans la zone euro ait atteint un niveau record de 10,6% en octobre 2022, pour descendre à 2,6% actuellement.

En comparaison, le taux d’inflation en Tunisie a atteint 9,2% en octobre 2022 avant de reculer à 7,2% le mois dernier.

De plus, l’inflation sous-jacente reste élevée, passant de 7,4% en octobre 2022 à 6,8%.

Selon Neifer, il est impossible de créer une marge de manœuvre suffisamment large pour que la Banque Centrale Tunisienne puisse revoir à la baisse son taux d’intérêt directeur sans risques significatifs.

Il a également mis en garde contre les conséquences d’une réduction du taux d’intérêt directeur, qui pourrait diminuer le rendement des dépôts des non-résidents et les inciter à retirer leurs fonds.

Le spécialiste financier prévoit que le taux d’intérêt directeur restera élevé en raison de la forte demande de dinars tunisiens par l’État, notamment à travers l’émission de bons du Trésor à court terme et le lancement de l’emprunt obligataire national pour répondre aux besoins de financement de l’État.

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