Dans une chronique poignante, Habib Glenza dévoile le destin tragique de l’Hôtel Nabeul-Plage, témoin de l’essor et du déclin de l’industrie touristique tunisienne. Entre clientélisme politique, mauvaise gestion, et corruption généralisée, cette institution emblématique se retrouve aujourd’hui en ruines, suscitant des questions cruciales sur la responsabilité des autorités.
Un Passé Glorieux en Plein Essor Touristique
Construit dans les années 1960 grâce à un partenariat entre le secteur public et privé, l’Hôtel Nabeul-Plage était autrefois un fleuron du tourisme tunisien. Géré par la Société immobilière et touristique de Nabeul (Sitna), il jouissait d’une popularité exceptionnelle avec un taux de remplissage annuel avoisinant les 75% de 1966 à 1970. Son emplacement en bord de mer et sa proximité avec le centre de la ville en faisaient une destination de choix, principalement pour les touristes allemands, lui conférant une renommée internationale.
Déchéance à Cause du Clientélisme et de la Mauvaise Gestion
Cependant, le déclin a commencé avec la nomination de Slaheddine Ferchiou, proche du président Habib Bourguiba, à la tête de la Sitna en 1970. Les vingt années de sa direction ont été marquées par une gestion défaillante et des lacunes comptables évidentes. En 1990, un audit diligenté par Hassen Mami a révélé des dépassements criants, mais les autorités régionales ont mystérieusement classé le dossier.
Le Diktat de Saïd Boujbel et la Fin Inévitable
En 1990, Saïd Boujbel, devenu gendre de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, a loué l’hôtel sans le consentement des actionnaires-fondateurs. Imposant des changements financiers majeurs, il est devenu l’actionnaire majoritaire, consolidant ainsi son contrôle sur la gestion de l’établissement. La fuite de Ben Ali a précipité la vente de ses actions à la société Ctama, marquant la fermeture définitive de l’Hôtel Nabeul-Plage en 2011, par crainte de poursuites judiciaires pour mauvaise gestion et malversation.
Un Appel à la Responsabilité et à la Justice
La saga malheureuse de l’Hôtel Nabeul-Plage n’est pas un cas isolé, souligne Glenza. Des établissements ayant bénéficié des largesses de l’État ont connu des destins similaires, passant du paradis à l’enfer en raison de la mauvaise gestion et de la corruption. Les 267 actionnaires, qui ont soutenu l’économie tunisienne depuis 1966, ont été les véritables victimes de cette triste histoire.
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