Il y a environ deux semaines, une première course d’essai a été réalisée sur la ligne reliant Tunis à Annaba, marquant un pas important vers la réactivation de ce lien ferroviaire crucial, après une interruption de plus de 28 ans.
Taoufik Boufaïd, le Président-Directeur Général de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT), a déclaré le mardi 11 juin 2024 que la reprise de la ligne ferroviaire entre la Tunisie et l’Algérie constitue un atout majeur après une année de négociations avec la société algérienne.
Boufaïd a annoncé que les premières courses officielles du train Tunis-Alger sont prévues avant la fin du mois de juillet prochain, soulignant que cette décision reste soumise au cadre politique et à la coordination diplomatique.
Le tarif pour un aller simple sera compris entre 40 et 50 dinars, avec une fréquence quotidienne d’un voyage par jour.
L’Algérie réclame plus de temps
Toutefois, Farid Haliche, directeur central des clients à la Société Nationale des Transports Ferroviaires Algériens (SNTF), a émis des réserves quant à un lancement imminent des services réguliers.
Dans une déclaration à la radio algérienne, Haliche a souligné que bien que la course d’essai ait été décisive, des problèmes subsistent sur la ligne ferroviaire.
La durée actuelle du trajet est de 12 heures en raison de certaines difficultés identifiées lors de la phase de test.
Ces problèmes obligent le train à réduire sa vitesse dans certaines zones pour garantir la sécurité des passagers, ce qui a été observé durant la première course d’essai.
Haliche a précisé que sans résolution de ces problèmes, la ligne ne pourrait pas rivaliser avec d’autres moyens de transport.
Il a appelé à surmonter ces obstacles avant de reprendre les services de manière officielle.
En outre, selon le journal algérien “Al Khabar”, les autorités n’ont pas encore fixé de date pour le lancement des voyages de passagers entre les deux pays.
Cependant, certaines informations suggèrent que la reprise pourrait coïncider avec la célébration de l’indépendance le 5 juillet prochain, si toutes les conditions sont réunies.
Une ligne cruciale pour le commerce
Boufaïd a également souligné l’importance de cette ligne pour le transport de marchandises, en plus des passagers.
La Tunisie accueille chaque année plus d’un million d’Algériens, en particulier durant l’été, les fêtes de fin d’année et pour des raisons médicales.
Actuellement, il n’existe pas de service de transport terrestre officiel et légal entre les deux pays, à l’exception des taxis.
Abdelmajid Bedoui, professeur d’économie à l’Université de Tunis, a déclaré que “la rentabilité de la liaison ferroviaire entre la Tunisie et l’Algérie doit inclure le transport de marchandises pour stimuler les échanges commerciaux entre les deux pays, et aussi pour revitaliser la SNCFT qui fait face à de graves difficultés financières menaçant son existence”.
La réouverture de cette ligne ferroviaire représente donc un enjeu stratégique majeur pour les relations économiques et commerciales entre la Tunisie et l’Algérie.
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