Hassin Rahili, expert en développement et ressources en eau, a affirmé que la Tunisie exporte de l’eau. Il a souligné que l’exportation de légumes et de fruits, grands consommateurs d’eau et à faible valeur ajoutée, constitue un gaspillage des ressources.
Rahili a lancé un appel : “Arrêtons d’exporter de l’eau…” et a encouragé à investir les ressources hydriques dans la production de céréales afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et de fournir des fourrages.
Il a également mis en avant le gaspillage alimentaire massif en Tunisie, indiquant que chaque citoyen tunisien gaspille 175 kg de nourriture par an, avec une grande part de ce gaspillage provenant du pain.
L’expert a plaidé pour un changement des politiques publiques concernant l’eau, la consommation et l’alimentation. Selon lui, l’eau est une question d’intérêt général qui devrait être séparée du ministère de l’Agriculture, en proposant la création d’un ministère indépendant de l’Eau pour élaborer une stratégie unifiée pour toutes les sources d’eau.
Rahili a révélé que la Tunisie est le quatrième pays au monde en termes d’utilisation d’eau embouteillée par habitant, en raison de la baisse de la qualité de l’eau potable fournie par la Société Tunisienne d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE).
Il a indiqué que chaque Tunisien consacre au moins 135 dinars par mois à l’eau embouteillée, soit 17 % de son salaire, un chiffre bien supérieur aux normes internationales qui recommandent que les dépenses en eau ne dépassent pas 2 % du revenu.
Bien que l’eau fournie par la SONEDE présente des problèmes de salinité, Rahili a assuré qu’elle n’est pas nocive pour la santé, en déclarant : “L’eau de la SONEDE ne nous rend pas malades”.
Il a également mis en garde contre les risques pour la santé des eaux de source non contrôlées, qui peuvent causer des catastrophes. Il a donc appelé à investir dans les infrastructures hydrauliques dans les années à venir.
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