Un jalon majeur a été atteint avec la signature d’accords entre la Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD) pour un financement colossal de 81,9 millions d’euros (environ 276,14 millions de dinars). Ce financement vise à concrétiser le Projet d’amélioration de la qualité des eaux usées épurées pour une meilleure résilience aux changements climatiques (PAQEE-RCC).
Le projet, qui met l’accent sur le traitement tertiaire des eaux usées, s’engage à produire des eaux traitées conformes aux normes, favorisant l’irrigation de 3000 hectares de terres agricoles et améliorant les conditions de vie de plus de 670 mille citoyens dans 11 gouvernorats. En prime, il créera 250 emplois directs et 1000 postes indirects.
Le renouvellement des équipements électromécaniques et l’utilisation de l’énergie photovoltaïque dans 19 stations d’épuration réparties dans les gouvernorats de Nabeul, Zagouan, Béja, Jendouba, Kasserine, Sidi Bouzid, Sfax, Gafsa, Tozeur, Kébili, et Médenine sont au cœur de ce projet.
La ministre de l’Économie et de la Planification, Féryel Ouerghi, souligne l’importance stratégique du PAQEE-RCC, positionnant la Tunisie en tant que pionnière des investissements inclusifs et durables. Ce projet non seulement améliore le bilan hydrique et renforce la résilience climatique, mais il réduit également la dépendance climatique de l’agriculture et diminue la facture énergétique grâce à l’énergie solaire.
Le projet s’inscrit dans la continuité de la première phase du PAQEE, achevée en 2020, et représente une avancée significative vers une économie circulaire. Il démontre que la réutilisation des eaux usées traitées peut jouer un rôle crucial dans l’amélioration du bilan hydrique face aux changements climatiques.
Le financement comprend l’installation de 13 systèmes d’énergie solaire photovoltaïque, avec une capacité totale d’environ 6000 kilowatts, favorisant ainsi le développement des énergies renouvelables et la réduction des coûts d’exploitation.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du nouveau Document de Stratégie Pays (DSP) de la BAD pour les cinq prochaines années, mettant en avant l’eau comme secteur prioritaire dans une approche de Nexus Eau-Agriculture-Énergie. Le portefeuille de la BAD en Tunisie, comprenant 39 projets dans divers secteurs, témoigne de son engagement financier de 6 milliards de dinars.
En résumé, le PDG de l’Office national de l’assainissement (ONAS), Abdelmajid Bettaieb, souligne que ce projet permettra de respecter les normes de rejet des eaux usées traitées, augmentant ainsi leur taux de réutilisation. Le traitement tertiaire, axé sur l’utilisation de procédés chimiques et physiques, ouvre la voie à une gestion plus fine du phosphore et de l’azote contenus dans les eaux.
Avec seulement 27 stations d’épuration équipées du traitement tertiaire sur 125 en Tunisie, le projet vise à étendre cette technologie à l’ensemble des installations, contribuant ainsi à une gestion plus efficace et durable des ressources hydriques du pays.
