Dans une interview exclusive accordée à “Tunibusiness” ce jeudi 17 juillet 2024, l’expert environnemental Hussein Al-Rahili a révélé que les quantités d’eau évaporées des barrages tunisiens, atteignant environ 660 000 mètres cubes, ne constituent pas un phénomène récent.
Al-Rahili a souligné que la Tunisie a enregistré une baisse significative du niveau de ses réserves d’eau dans les barrages, ce qui a entraîné une diminution de la production de matières premières et, par conséquent, une augmentation de leurs prix.
Il a expliqué que la production de certaines denrées de base et alimentaires en Tunisie nécessite de grandes quantités d’eau, affirmant que la production d’une seule baguette de pain consomme environ 320 litres d’eau.
L’expert a appelé le Ministère de l’Agriculture à élaborer de nouvelles politiques et à adopter des mécanismes avancés pour faire face à la pénurie d’eau et à la rareté hydrique que traverse la Tunisie.
Al-Rahili s’est étonné de la persistance du ministère de l’Agriculture à investir des sommes considérables dans la construction et l’entretien de barrages, alors que la Tunisie souffre du phénomène d’évaporation de l’eau de ces infrastructures.
“Les barrages ne sont plus une solution viable pour collecter l’eau dans un contexte de changements climatiques et de hausse continue des températures.
On pourrait enregistrer l’évaporation de quantités d’eau supplémentaires, allant de 600 000 à 700 000 mètres cubes, ce qui représenterait une perte majeure”, a-t-il déclaré.
Al-Rahili a estimé qu’il est illogique de parler de la construction de quatre ou cinq nouveaux barrages face à un taux d’évaporation aussi élevé.
Il a précisé que la meilleure méthode pour stocker l’eau est d’utiliser les nappes phréatiques souterraines.
Il a également suggéré de développer de nouvelles méthodes de construction de barrages, telles que les barrages souterrains et les réservoirs protégés, tout en travaillant à leur amélioration.
Al-Rahili a critiqué la création de barrages traditionnels, qu’il considère inefficaces compte tenu du taux élevé d’évaporation de leurs ressources en eau.
Enfin, Al-Rahili a lancé un appel au ministère de l’Agriculture et au Premier ministre pour qu’ils explorent de nouvelles méthodes de stockage de l’eau afin de réduire le taux d’évaporation auquel la Tunisie est confrontée aujourd’hui, plutôt que de se concentrer sur la construction ou l’entretien des barrages.
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