Déficit Budgétaire en Tunisie : Évolution et Perspectives
À la fin novembre 2024, la Tunisie a enregistré une diminution de son déficit budgétaire, qui a atteint 2,9 milliards de dinars, marquant une baisse de 8,7 % par rapport à l’année précédente où il s’était établi à 3,2 milliards de dinars. La loi de finances pour 2024 prévoit un déficit budgétaire total de 11,5 milliards de dinars, équivalent à 6,6 % du produit intérieur brut (PIB), légèrement au-dessus des 11,3 milliards de dinars (7,5 % du PIB) notés en 2023.
Les données provisoires sur l’exécution du budget de l’État à cette date indiquent que cette amélioration du déficit est attribuée à une augmentation des ressources budgétaires, surtout des recettes fiscales, qui ont progressé à un rythme plus rapide que celui des dépenses publiques.
Augmentation des Ressources Budgétaires
Les ressources budgétaires de l’État ont connu une hausse de 5,9 %, atteignant 40,6 milliards de dinars, contre 38,4 milliards de dinars l’année précédente. Cette progression est principalement due à une augmentation des recettes fiscales, qui se chiffrent désormais à 37,7 milliards de dinars, soit une hausse de 9,6 % et représentant 92,7 % des ressources budgétaires. En revanche, les recettes non fiscales ont chuté de 30,9 %, s’établissant à 2,3 milliards de dinars.
Dans le détail des recettes fiscales, les impôts directs ont enregistré une hausse de 11,2 %, s’élevant à 15,8 milliards de dinars. Les impôts sur les revenus ont progressé de 9 %, atteignant 11,3 milliards de dinars, dont 7,8 milliards proviennent des impôts sur les salaires, en hausse de 8,1 %. Les recettes des impôts sur les sociétés se sont également renforcées, augmentant de 17,2 % pour atteindre 4,5 milliards de dinars, notamment grâce à une forte hausse de 31 % des impôts sur les sociétés pétrolières qui ont atteint 1 milliard de dinars. Les impôts sur les sociétés non pétrolières ont également crû de 13,4 %, atteignant 3,4 milliards de dinars.
Dépenses Publiques en Fluctuation
Concernant les impôts indirects, une hausse de 8,5 % a été constatée, portant leur montant à 21,9 milliards de dinars. Ce chiffre inclut une augmentation notable des recettes issues de la TVA, qui s’établissent à 10,2 milliards de dinars (+7 %), ainsi qu’une hausse des droits de douane (+11,4 %) à 1,8 milliard de dinars et des droits de consommation (+6,1 %) à 3,6 milliards de dinars.
De leur côté, les dépenses totales de l’État ont augmenté, atteignant 43 milliards de dinars en 2024, par rapport à 41 milliards de dinars en 2023, soit une hausse de 4,9 %. Ces dépenses incluent 20,3 milliards de dinars pour les salaires (+3,6 %), 10,9 milliards de dinars pour les interventions (+1 %) et 5,7 milliards de dinars alloués au financement (principalement pour les intérêts de la dette, en augmentation de 12 %).
Enfin, les dépenses d’investissement ont connu une légère hausse de 2,1 %, s’élevant à 3,9 milliards de dinars, par rapport à 3,8 milliards de dinars l’année précédente.
Ainsi, la Tunisie affiche une dynamique budgétaire en cours de consolidation, avec des indicateurs de recettes fiscales en hausse, tandis que le défi des dépenses publiques demeure à surveiller de près.