Tunisie : L’UE exige une enquête sur les accusations de violences sexuelles envers des migrantes

L'Union européenne a officiellement demandé l'ouverture d'une enquête en Tunisie suite aux révélations du journal britannique The Guardian concernant des violences sexuelles perpétrées par des forces de l'ordre sur des femmes migrantes.

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L’Union européenne a officiellement demandé l’ouverture d’une enquête en Tunisie suite aux révélations du journal britannique The Guardian concernant des violences sexuelles perpétrées par des forces de l’ordre sur des femmes migrantes.

Ana Pisonero, porte-parole de la Commission européenne, a déclaré : “La Tunisie est un pays souverain. Lorsqu’il y a des allégations d’actes répréhensibles concernant ses forces de sécurité, nous attendons qu’elle enquête dûment sur ces cas”.

Cette demande intervient après la publication d’un article détaillant des témoignages de femmes migrantes victimes de viols commis par des policiers tunisiens.

Des centaines de femmes migrantes subsahariennes auraient été victimes de ces violences au cours des 18 derniers mois, d’après une source anonyme fondatrice d’une association de santé à Sfax.

Marie, une migrante ivoirienne, a confié au Guardian : “Nous sommes violées en grand nombre ; ils [la Garde nationale] nous prennent tout.”

Un autre témoignage poignant est celui de Moussa, un Guinéen de 28 ans, qui a assisté à des viols systématiques après que son groupe ait été intercepté en mer et transporté dans une base de la Garde nationale. “Les forces de sécurité tunisiennes ont commencé à violer méthodiquement les femmes”, a-t-il raconté.

En plus de ces accusations, Le Guardian affirme que certains officiers collaborent avec des passeurs pour organiser des traversées de la Méditerranée, un commerce lucratif pour les gardes nationaux impliqués.

Les autorités tunisiennes ont fermement rejeté ces allégations, les qualifiant de “fausses et sans fondement”.

Elles assurent que leurs forces de sécurité respectent les normes internationales et agissent avec professionnalisme.

Ces révélations relancent le débat sur l’accord migratoire signé en juillet 2023 entre l’UE et la Tunisie, accord qui finance en partie la gestion de l’immigration dans le pays à hauteur de 105 millions d’euros.

La Commission européenne a souligné que les fonds destinés à ces programmes sont acheminés via des organisations internationales et des ONG présentes sur le terrain, et que des experts indépendants vérifieront le respect des principes humanitaires.

Les conditions de vie des migrants en Tunisie continuent de susciter l’indignation. De nombreux témoignages font état de violences, de maladies et de conditions de vie déplorables, notamment dans des camps informels le long de la route reliant Sfax à Jebeniana.

Les accusations de violences sexuelles ne sont pas isolées. John, un migrant sierra-léonais, a raconté comment lui et sa femme ont été abandonnés dans le désert à la frontière algérienne, avec très peu de ressources, après avoir été arrêtés à Tunis.

Ces événements soulèvent des questions cruciales sur la gestion des migrants et les droits humains en Tunisie, mettant en lumière des situations critiques qui nécessitent une réponse urgente et appropriée des autorités compétentes.

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