Le nombre de migrants et réfugiés interceptés au large des côtes tunisiennes a augmenté de plus de 22% alors que l’Union européenne et certains de ses Etats membres multiplient les accords avec Tunis pour lutter contre l’immigration irrégulière, critiqués par les associations de défense des droits de l’homme.
L’accord controversé conclu à l’été entre l’union européenne et la Tunisie commence déjà à produire ses effets. Le nombre de personnes interceptées alors qu’elles tentaient de rejoindre l’Italie depuis les côtes tunisiennes a atteint plus 21 500 entre janvier et avril, soit une augmentation de 22,5 % par rapport à la même période l’année précédente, selon les derniers chiffres de la Garde nationale.
En outre, les autorités tunisiennes ont également empêché plus de 21 000 migrants et réfugiés de pénétrer sur le territoire depuis l’Algérie et la Libye voisines, soit quatre fois plus qu’en 2023.
Ce renforcement des contrôles frontaliers intervient quelques mois après la signature d’un mémorandum d’entente sur un “partenariat stratégique” entre Bruxelles et Tunis, qui a fait l’objet de vives critiques de la part des organisations des droits de l’homme. L’accord prévoit une aide financière totale de 255 millions d’euros pour coopérer dans la lutte contre l’immigration irrégulière.
“En raison de ce soutien financier européen, ainsi que des accords bilatéraux avec des pays comme l’Italie, la France, l’Allemagne et même le Royaume-Uni, la Tunisie a adopté une politique de sécurité agressive envers les migrants”, a considéré Ramadan Ben Amor, porte-parole du Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES).