Raouda Guefraj, experte en ressources hydriques et adaptation aux changements climatiques, a déclaré que l’économie d’eau en Tunisie ne doit pas se limiter à la consommation domestique, qui ne représente que 18 à 20 % de l’eau utilisée chaque année. Elle a précisé que 75 % de l’eau disponible est destinée à l’agriculture, et que 5 à 6 % sont utilisés dans l’industrie.
Lors de son intervention sur Expressfm ce mercredi, Guefraj a souligné l’importance de réduire la consommation d’eau à tous les niveaux et a proposé plusieurs recommandations pour optimiser cette ressource. Elle a indiqué que 40 à 60 % de l’eau domestique est gaspillée via les systèmes de chasse d’eau et a suggéré que l’État améliore l’accès à des équipements plus efficaces, dont le coût serait inférieur à celui des factures d’eau.
Guefraj a également mis en lumière le lien entre l’eau et l’alimentation, en précisant que la production alimentaire nécessite 19 milliards de mètres cubes d’eau, soit environ 98 % de l’eau utilisée en Tunisie, ce qui correspond à l’empreinte hydrique de l’agriculture.
Elle a ajouté que l’État doit encourager l’utilisation d’équipements domestiques économes en eau et intervenir pour améliorer l’efficacité des infrastructures hydriques, telles que les canalisations, où 30 à 40 % de l’eau est perdue. L’experte a insisté sur l’importance d’un programme national de gestion de l’eau à long terme, couvrant l’ensemble du pays.
Enfin, Guefraj a affirmé que la solution réside dans la réduction de la consommation plutôt que dans l’augmentation de l’offre, car cela entraînerait automatiquement une hausse de la demande, dans un contexte où les ressources hydriques continuent de diminuer.