Tunisie : Une lumière au bout du tunnel économique avec 1,2 % de croissance prévue en 2024

La Banque mondiale réaffirme son engagement envers la Tunisie

Soutien à la croissance et au secteur privé

La Banque mondiale a annoncé son intention de continuer à accompagner la Tunisie dans la surmontée des défis exposés dans son dernier rapport, mettant particulièrement l’accent sur le développement du secteur privé et la croissance économique.

Une légère progression de l’économie

Selon les récentes conclusions de la Banque mondiale, l’économie tunisienne a enregistré une croissance de 0,6 % au premier semestre 2024, marquant une amélioration par rapport à l’année précédente. Les indicateurs économiques présentent des signes encourageants, tels qu’une amélioration du solde extérieur et une baisse des taux d’inflation.

Cependant, malgré une reprise apparente dans le secteur agricole, d’autres secteurs clés, tels que le pétrole, le gaz, l’habillement et la construction, continuent d’affronter divers obstacles.

Prévisions et défis futurs

Le rapport, intitulé "Équité et efficience du système fiscal tunisien", prévoit une croissance de 1,2 % pour l’année 2024. Cette projection intervient dans un contexte global de ralentissement économique sur la dernière décennie, caractérisé par des taux d’investissement et d’épargne faibles. Il est essentiel d’accroître les investissements pour favoriser la croissance et améliorer la compétitivité des entreprises.

Les énergies renouvelables en pleine expansion

Un des secteurs en plein essor en Tunisie est celui des énergies renouvelables. Des efforts significatifs sont en cours, notamment la mise en œuvre d’un programme ambitieux visant à développer 500 mégawatts d’énergie solaire dans des régions comme Kairouan, Sidi Bouzid et Tozeur. De plus, le gouvernement a pour objectif d’ajouter 1 700 mégawatts supplémentaires d’ici 2026, visant à faire passer la part des énergies renouvelables à 17 % du mix électrique national. Cela permettrait également d’économiser 1 million de tonnes d’équivalent pétrole en importations de gaz, représentant environ 30 % des importations totales de gaz pour l’année 2023.

Amélioration du déficit courant

La Tunisie a réussi à maîtriser son déficit courant, notamment grâce à une amélioration des termes de l’échange, à la baisse des coûts d’importation d’énergie et à l’augmentation des exportations d’huile d’olive, en plus d’une reprise du secteur du tourisme. Au cours des neuf premiers mois de 2024, le déficit commercial a diminué de 3,4 % par rapport à l’année précédente et aligne désormais à 7,8 % du PIB, contre 8,8 % en 2023. Parallèlement, l’inflation a chuté à 6,7 % en septembre 2024, son niveau le plus bas depuis janvier 2022, tandis que l’inflation des produits alimentaires est restée stable à 9,2 %.

Nouveau schéma de financement

La Tunisie s’oriente de plus en plus vers des financements internes, la part de la dette intérieure ayant grimpé de 29,7 % de la dette publique totale en 2019 à 51,7 % en août 2024. Cette évolution détourne une part croissante des financements bancaires vers les besoins du gouvernement, risquant d’affaiblir l’économie. Cela pose également des défis pour la monnaie nationale et la stabilité des prix.

Réformes fiscales nécessaires

La seconde partie du rapport se penche sur le système fiscal tunisien, soulignant la nécessité d’un meilleur équilibre entre la fiscalité du travail et celle du capital pour garantir une approche plus équitable. Actuellement, la charge fiscale pesant sur le travail, y compris les lourdes cotisations sociales, se révèle pénalisante pour les travailleurs à faible revenu, pouvant ainsi encourager l’informalité et limiter l’embauche de nouveaux employés.

Des recommandations ont également été faites pour accroître la transparence du système fiscal, renforçant ainsi l’équité et la responsabilité. Les mesures récentes, telles que l’instauration d’une taxe foncière annuelle et l’augmentation des taxes sur les carburants, constituent des avancées positives. Un réajustement de la structure fiscale, incluant le développement d’une taxe carbone, serait également bénéfique pour créer un environnement économique plus stable et durable.

Conclusion optimiste et engagement renouvelé

Alexandre Arrobbio, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la Tunisie, a souligné que malgré les nombreux défis, l’économie tunisienne démontre une résilience notable, avec des perspectives de nouvelles opportunités. La Banque mondiale reste déterminée à soutenir les efforts de la Tunisie pour surmonter les défis identifiés, en mettant l’accent sur la croissance et le développement du secteur privé.

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