Le projet de tunnel entre l’Espagne et le Maroc : un nouvel élan avec un financement ciblé
Le rêve d’un tunnel reliant l’Espagne et le Maroc, qui a longtemps été au centre des discussions, prend un nouvel élan. Le gouvernement espagnol a décidé d’investir près de 500 000 euros dans l’achat de sismomètres, des appareils essentiels pour évaluer les risques de séismes dans le détroit de Gibraltar, selon des sources médiatiques.
Cet investissement, orchestré par Secegsa, l’entreprise publique dédiée à l’étude de faisabilité du tunnel, représente la première analyse des risques sismiques dans cette zone depuis une décennie. Sous l’égide du ministère des Transports, dirigé par Oscar Puente, ce projet ambitieux vise à établir une connexion fixe entre l’Europe et l’Afrique.
Récemment officialisé le 6 novembre, le contrat de Secegsa inclut l’acquisition de quatre sismomètres marins capables de fonctionner à des profondeurs allant jusqu’à 6 000 mètres. Ces appareils seront d’abord loués, avec une possibilité d’achat si leurs performances s’avèrent satisfaisantes lors d’un premier diagnostic réalisé par l’Institut royal et l’Observatoire naval d’Espagne.
Progrès et études en cours
Outre les évaluations sismiques, les travaux d’ingénierie pour le tunnel avancent également. La société d’ingénierie publique espagnole Ineco a été chargée de fournir une proposition d’avant-projet actualisée d’ici la mi-2026. Ce travail est cofinancé par les fonds Next Generation de l’Union européenne et reposera sur les études menées en 2007 par plusieurs entreprises, dont Typsa (Espagne) et Geodata (Italie). La nouvelle proposition d’Ineco inclura des options de construction variées, des évaluations de faisabilité, des analyses de sécurité, ainsi qu’une estimation budgétaire adaptée aux besoins des deux pays.
Financement et soutien politique
Le projet bénéficie d’un coup de pouce financier considérable sous le gouvernement socialiste actuel, avec près de 2,8 millions d’euros alloués à Secegsa ces deux dernières années. De plus, environ un million d’euros provenant de l’Union européenne a été dédié au projet jusqu’en 2026. Le renouveau politique de ce projet s’est également manifesté en début d’année avec la réactivation de la commission mixte hispano-marocaine, un organisme qui n’avait pas tenu de réunion depuis 2009.
Une vision à long terme
La notion de créer un lien fixe à travers le détroit de Gibraltar est un sujet de débat depuis des décennies. Les deux nations, Espagne et Maroc, envisagent ce tunnel comme un moyen de dynamiser la coopération économique et de fluidifier les échanges humains et matériels. D’une longueur approximative de 40 kilomètres, dont 28 sous l’eau, ce projet pourrait révolutionner les relations entre ces deux pays.
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