Un mémoire marquant sur l’architecture de résilience
Iheb Abd Ennaji, étudiant à l’École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme (Enau) de Sidi Bou Saïd, a su captiver l’attention du milieu académique tunisien avec son mémoire de fin d’études, intitulé « Architecture de la Résilience : Conception de logements d’urgence à Gaza ». Ce projet ambitieux se penche sur les enjeux de l’architecture face aux catastrophes, en proposant des solutions concrètes pour améliorer les conditions de vie dans la bande de Gaza.
Une vision novatrice des abris temporaires
Au-delà de la simple création d’habitations temporaires, Iheb Abd Ennaji redéfinit le concept d’abri en le considérant comme un espace symbolique qui incarne la relation entre l’homme et son environnement social et culturel. Face à la destruction répétée des logements causée par l’occupation, il appelle à une approche qui intègre des dimensions humaines, sociales et culturelles dans la conception des abris.
Inspirations et adaptation aux besoins locaux
Pour enrichir son projet, il s’est inspiré de constructions innovantes telles que la Hex House et la Paper Log House de l’architecte Shigeru Ban, réputées pour leur modularité et leur durabilité. En adaptant ces concepts aux particularités de Gaza, Abd Ennaji a réalisé une étude topographique minutieuse afin de sélectionner un emplacement adapté pour l’implantation de ses structures. Celles-ci sont conçues pour répondre aux besoins cruciaux de sécurité, d’hébergement, de santé, d’éducation, de soutien psychologique et de culture.
Un jugement élogieux
Le mémoire d’Abd Ennaji a été évalué par un jury d’experts, parmi lesquels Soulef Aouididi, directrice de l’Association de sauvegarde de la médina de Tunis, et Abed Zarai, directeur du Centre d’études sur la Palestine. Les membres du jury ont applaudi l’utilisation de matériaux légers et résistants, jugés adéquats face aux défis logistiques liés à la reconstruction. Ils ont également recommandé l’intégration de panneaux modulaires pour faciliter la rénovation des logements partiellement endommagés.
Ouvrir la voie à de nouvelles recherches
Grâce à son projet, Iheb Abd Ennaji initie une démarche à la fois scientifique et humanitaire, visant à renforcer la résilience des populations en difficulté. Ce travail s’inscrit dans une volonté d’ouverture vers de nouvelles avenues de recherche multidisciplinaire, au service des enjeux cruciaux de la région.