Les obligations financières de la Tunisie envers la Banque Centrale ont atteint 13.9 milliards de dinars à la fin du mois de mai, selon l’analyste financier Bassem Neifer ce mardi 1er octobre 2024.
Ces dettes découlent des interventions de la Banque Centrale sur le marché dans le cadre de sa politique monétaire, incluant l’achat ou la vente de bons du Trésor pour fournir des liquidités au secteur bancaire ou maintenir les taux d’intérêt.
Un financement direct de 7 milliards de dinars, approuvé par le Parlement, permet à l’État tunisien d’emprunter auprès de la Banque Centrale. Selon Neifer, 4 milliards de dinars ont été utilisés au cours du premier semestre de 2024, sur les 7 milliards prévus pour l’année, remboursables sur une période de 10 ans.
Neifer a souligné que les obligations de la Banque Centrale envers le gouvernement sont considérablement élevées. Il a également précisé qu’il n’y a pas de problème de remboursement des dettes.
En octobre, la Tunisie doit rembourser des montants importants : 55.4 millions de dinars le 11 octobre, 610 millions de dinars le 16 octobre, et 900 millions de dinars le 22 octobre.
Neifer prévoit que l’État émettra de nouveaux bons du Trésor pour réunir ces fonds, se tournera vers les banques pour rembourser les prêts intérieurs, ou utilisera les réserves de devises étrangères.
Un prêt intérieur en devises étrangères de 112 millions d’euros et 16 millions de dollars sera également remboursé en octobre.
En outre, deux tranches de prêts du FMI seront remboursées : 25.6 millions de dollars d’un programme de 2016 et 90 millions de dollars d’un financement lié à la crise du COVID.
La Tunisie remboursera également 50 milliards de yens (plus de 1 000 milliards de dinars) au Japon le 10 octobre, selon Neifer.
Il a souligné que le mois d’octobre sera marqué par des pressions financières importantes, mais que la Tunisie pourra rembourser ces montants. Le service de la dette extérieure diminuera en 2025, tandis que le service de la dette intérieure augmentera.
Enfin, Neifer a insisté sur l’importance de mobiliser des ressources internes en dinars tunisiens, comme stipulé dans le projet de loi de finances pour 2025.