Une étoile tunisienne brille : première non-voyante diplômée en communication

Sous les vivats et les ovations de sa famille et de ses camarades, la jeune Ahlem Ajili a brandi avec fierté son chapeau de diplômée de l'Institut de presse et des sciences de l'information, symbolisant ainsi la clôture brillante de son parcours universitaire ponctué par l'obtention d'une licence en communication.

Mohamed Ali ben ahmed - journaliste

Sous les vivats et les ovations de sa famille et de ses camarades, la jeune Ahlem Ajili a brandi avec fierté son chapeau de diplômée de l’Institut de presse et des sciences de l’information, symbolisant ainsi la clôture brillante de son parcours universitaire ponctué par l’obtention d’une licence en communication.

Tel un astre émergeant des ténèbres, Ahlem devient la première non-voyante à illuminer de son talent les couloirs de cet Institut renommé.

La directrice de l’institut, Hamida El Bour, a souligné qu’Ahlem a obtenu une mention très bien pour son projet de recherche, témoignant de son dévouement et des efforts qu’elle a fournis tout au long de ses études. Ce succès augure d’un avenir professionnel prometteur et rempli de réussites.

“Née à Kelibia, dans le village de Maloul, Ahlem a perdu la vue dès sa naissance”. Elle a suivi sa scolarité à l’école An-Nour pour les non-voyants à Bir El Kassaâ, dans le gouvernorat de Ben Arous, avant d’intégrer l’Institut des Non-Voyants à Cité Hached, dans la même région.

“Tout au long de ses années d’école primaire et secondaire, Ahlem a été le modèle parfait de sérieux et d’ambition, tel que l’ont souligné ses professeurs Dorra Ben Omar et Houssam Khalfa lors de la présentation de son projet de fin d’études. Sa détermination inébranlable et sa volonté indomptable de réussir n’ont jamais vacillé, la transformant en une véritable étoile montante et une source d’inspiration éclatante pour tous ceux qui ont la chance de la connaître.”

Pour réaliser son rêve de rejoindre l’Institut de Presse, Ahlem a vécu une expérience inoubliable. Elle a bénéficié d’un soutien considérable de la part du corps universitaire, administratif et de ses camarades de classe, qui l’ont aidée à suivre les cours. Sa camarade de classe, Samah Ben Abdallah, l’a accompagnée durant les examens en écrivant ses réponses.

Le sujet de son mémoire portait sur « l’intégration des personnes handicapées dans le domaine des médias et de la communication à travers le vidéopodcast ‘Kifna Kifkom'”. Elle a choisi ce thème pour sensibiliser à la situation des personnes handicapées et mettre en lumière leurs besoins et capacités dans divers domaines, y compris les médias et la communication.

Ahlem se tient aujourd’hui à l’orée de son rêve, alimenté par sa forte détermination et sa vision intérieure qui a défié la cécité depuis sa naissance. Les obstacles quotidiens et les difficultés rencontrées tout au long de son parcours universitaire n’ont jamais entravé sa progression.

Elle a expliqué à l’agence de presse Tunis Afrique Presse (TAP) que son rêve était de rejoindre l’Institut de Presse, un rêve qu’elle a réalisé après avoir commencé ses études en droit et effectué une réorientation pour atteindre son objectif.

Sa mère, Habiba Al-Ajili, a toujours été à ses côtés depuis le début de son parcours scolaire, la soutenant tout au long de ses études primaires et secondaires. Elle n’a jamais considéré la cécité comme un obstacle à la réussite, ni les difficultés de la vie comme une entrave aux ambitions de sa fille, qui a toujours rêvé de devenir journaliste. Habiba a continué à soutenir Ahlem jusqu’à son diplôme de baccalauréat, malgré le fait qu’elle ait elle-même perdu la vue à ce moment-là.

Partageant ce rêve avec plusieurs de ses camarades non-voyants, Ahlem et ses amis ont toujours vu leurs ambitions comme une étoile brillante dans un ciel sombre, apportant avec elles la promesse de succès et d’éclat. En réalisant ce succès dans le domaine des médias et de la communication, Ahlem a prouvé que rien n’est impossible, dessinant pour nous une image inspirante de persévérance et d’optimisme.

Les non-voyants espèrent que d’autres histoires de réussite suivront dans des domaines où les personnes handicapées ont souvent été exclues en raison de leur handicap. Ils considèrent que chaque handicap est un défi qui peut être surmonté avec détermination et une volonté de fer, incarnant ainsi l’esprit de résilience et de réalisation des rêves.

Dans ce contexte, ils aspirent à la généralisation de la transcription des textes en Braille dans toutes les institutions universitaires, comme l’exige l’esprit de justice et d’égalité. En s’inspirant des histoires de réussite passées, ils dessinent un avenir de transformation et de progrès, où chacun jouit du droit à l’éducation et au développement selon ses capacités et ses ambitions. C’est ce chemin qui porte l’espoir et l’optimisme pour la génération future.

TAP

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