Une mer souterraine de 60 000 milliards de mètres cubes sous la Tunisie et d’autres pays : réalité ou fiction ?

La Tunisie fait face à une crise hydrique sévère qui menace son avenir économique et social.

Cette crise est exacerbée par des facteurs tels que le changement climatique, la mauvaise gestion des ressources en eau, l’augmentation de la demande en eau et l’évaporation des ressources hydriques des barrages.

Récemment, des rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux concernant la découverte d’une nouvelle nappe phréatique située entre la Tunisie, la Libye, l’Algérie et le Tchad.

Cette découverte pourrait représenter une solution à la crise de l’eau en Tunisie et dans la région maghrébine.

Cependant, selon Hussein Rhili, expert en ressources hydriques à l’Observatoire Tunisien de l’Eau, cette nappe phréatique n’est pas une découverte récente.

Elle a été identifiée dans les années 1960 et est bien connue des géologues et hydrogéologues tunisiens et français.

Rhili explique que des cartes de cette nappe ont été établies durant la période coloniale française en coordination avec les efforts en Algérie.

Cette nappe, appelée “le Continental Intercalaire”, s’étend sur un million de kilomètres carrés, soit environ la taille de l’Égypte, et contient un stock estimé à 60 000 milliards de mètres cubes.

C’est une énorme nappe d’eau, mais elle est fossile et ne se renouvelle pas.

Les informations fournies par Rhili à Tunibusiness révèlent que l’exploitation de cette nappe dure depuis de nombreuses années.

Les gouvernorats du sud tunisien utilisent les eaux souterraines de cette nappe en coordination avec la Société Tunisienne d’Exploitation et de Distribution des Eaux.

Des puits ont été forés pour l’exploitation, et certaines oasis et palmeraies du sud du pays utilisent cette eau pour l’irrigation.

Rhili souligne que le monde n’a pas établi de législation internationale concernant l’exploitation de l’eau, cette ressource n’ayant pas de conditions ou de limites d’exploitation convenues entre les pays.

Des nations situées au-dessus de cette nappe, comme la Libye avec son projet de Grande Rivière Artificielle, en profitent déjà.

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