Entretien avec Mehdi Mahjoub : Ambitions et défis de la mobilité électrique en Tunisie
Alors que la Tunisie se fixe l’objectif d’introduire 50 000 véhicules électriques et d’installer 5 000 bornes de recharge d’ici 2030, un regard approfondi sur les enjeux et les attentes des concessionnaires est particulièrement pertinent. Mehdi Mahjoub, porte-parole de la chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles, partage ses réflexions sur ce projet ambitieux.
Un projet prometteur, mais confronté à des obstacles
Sans conteste, l’initiative tunisienne en matière d’électrification des transports représente une avancée significative. Toutefois, il est important de noter que le développement de la mobilité électrique a accusé un retard dû à des barrières réglementaires, notamment en ce qui concerne la tarification et le droit de la vente de l’électricité. Aujourd’hui, avec la levée de ces contraintes, une amélioration de l’infrastructure de recharge semble se profiler à l’horizon. Mehdi Mahjoub souligne le rôle essentiel de l’ANME et du Ministère de l’Énergie dans ce processus, indiquant que leurs efforts ont été cruciaux pour débloquer la situation actuelle.
Initiatives gouvernementales favorables
L’État tunisien a d’ores et déjà mis en place plusieurs mesures pour encourager l’adoption des véhicules électriques, telles que la suppression des droits de douane et la réduction du taux de TVA. Mahjoub propose que les voitures électriques soient exemptées du Programme Général des Importations (PGI) pour favoriser leur introduction sur le marché. Il insiste également sur l’importance d’accélérer l’installation de bornes de recharge rapides à travers le pays, afin de surmonter la contrainte actuelle liée au manque d’infrastructures de recharge et de promouvoir une mobilité propre dans l’ensemble des gouvernorats.
État des lieux de la région MENA
En matière de mobilité électrique, la région MENA n’a pas encore atteint le même niveau que l’Europe ou les États-Unis. Des pays comme Dubaï, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et le Maroc ont amorcé leur transition vers l’électrification du transport plus tôt que la Tunisie. Les efforts de ces nations peuvent servir de références précieuses pour le développement du marché tunisien.
Les attentes des consommateurs tunisiens
La curiosité et l’enthousiasme des consommateurs tunisiens envers les voitures électriques ne font aucun doute. Cependant, le principal frein à l’engouement pour ces véhicules reste l’accessibilité limitée des points de recharge. Cette situation pourrait freiner l’expansion du marché des véhicules électriques, malgré l’intérêt manifesté par le public.
En conclusion, bien que la Tunisie ait des ambitions claires pour l’électrification de son parc automobile, des efforts concertés au niveau des infrastructures et des politiques publiques seront essentiels pour transformer ces aspirations en réalité.
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