Lors d’une plénière au Parlement, la ministre de l’Industrie, Fatma Thabet, a insisté sur l’importance du transport ferroviaire pour dynamiser le secteur du phosphate et l’économie nationale.
Cette déclaration intervient dans un contexte mondial marqué par la modernisation des réseaux ferroviaires.
La ministre a expliqué que le transport ferroviaire du phosphate contribue non seulement à renforcer les infrastructures locales, mais aussi à attirer des projets, faciliter les déplacements et équilibrer les disparités économiques et sociales entre les régions. De plus, cela augmente les revenus de l’État.
Thabet a également précisé que, contrairement au Maroc qui a opté pour le transport hydraulique, la Tunisie n’a pas encore prouvé que cette méthode est la plus efficace pour ce secteur. Elle a insisté sur le fait que les choix économiques de la Tunisie sont basés sur des études scientifiques plutôt que sur des approches internationales.
Elle a rappelé que l’augmentation de la production de phosphate est principalement liée au développement des infrastructures de transport, ainsi qu’à la disponibilité des ressources en eau et de la main-d’œuvre. Actuellement, la Tunisie n’exploite que 50 % de sa capacité de production, expliquant ainsi l’écart entre les prévisions et la production réelle.
Fatma Thabet a mis en avant les efforts de la Compagnie des Phosphates de Gafsa pour améliorer le taux d’extraction du phosphate grâce à des investissements de 60 millions de dinars pour l’acquisition de 18 camions et 6 machines hydrauliques. Un programme d’achat de nouveaux équipements pour renforcer la flotte de production en 2024, d’une valeur de 238 millions de dinars, est également en cours.
La ministre a ajouté que le ministère travaille à augmenter la capacité de production des laveries à 10 millions de tonnes d’ici 2025, contre 6,5 millions de tonnes actuellement, notamment après la mise en service de la laverie d’Om Lakhcheb dans le gouvernorat de Gafsa.
En outre, le gouvernement cherche à résoudre les problèmes liés à l’arrêt du projet de la laverie d’Om Lakhcheb et à trouver des solutions avec l’entrepreneur chinois en charge du projet. Des efforts sont également en cours pour finaliser l’unité de production de triple superphosphate à Mdhilla, qui est bloquée malgré 95 % des investissements déjà réalisés, en attendant de trouver le financement restant et de mener les essais nécessaires à son exploitation.
En réponse aux préoccupations de certains députés concernant le déversement de phosphogypse en mer, la ministre a affirmé que des démarches sont en cours pour reclasser cette substance et la retirer de la liste des matières dangereuses afin de l’utiliser comme produit, à l’instar de la Suisse, la Suède, la Belgique et les États-Unis. Elle a nié tout impact négatif sur la santé humaine, animale ou environnementale.
Source : TAP